La potaye (potée) de not' Marthe

Marthe, la sœur aînée de mon beau-père, not' Jeannot, avait hérité des traditions culinaires de la famille. C'était son office ainsi que le potager, l'élevage des poules et des lapins ; alors que sa sœur, not' Vivise s'occupait de l'intérieur, notamment de la couture.

Lorsque la Marthe entreprenait la potaye, elle posait sur le fourneau sa marmite en fonte et y faisait fondre un bon morceau de saindoux sur lequel elle posait une palette de porc salée, un morceau de lard maigre fumé (compter 80 g/pers), des saucisses à cuire (1/pers). Elle laissait mijoter 10 min à feu doux en remuant puis retirait les saucisses.

Elle rajoutait alors tous les légumes que le potager avait produit : pommes de terre, carottes, navets, haricots, blancs, fèves..., le chou y dominant, en commençant par de l'oignon émincé. Il va de soi que s'il s'agissait de fèves et/ou de haricots secs, ils avaient été mis à tremper la veille.

Puis elle couvrait le tout d'eau faisait porter à ébullition sur le centre du fourneau puis repoussait la marmite sur le coin du fourneau pour au moins 2 heures, n'oubliant pas de remettre les saucisses un peu avant la fin de la cuisson.

Tout comme le pot au feu, la potée lorraine offre deux plats : le bouillon dont on arrose des tartines de pain de campagne, et les viandes et légumes qu'on accompagne de moutarde ou mieux de raifort et se mangent en plat de résistance.

Et ce n'est pas parce que c'est un plat campagnard qu'il faut se laisser aller à mettre les coudes sur la table !

Périco Loso

Critique gastronomique sur ce blogue

PS : Et pensez à utiliser le cochonnet du Larzac ! souvenez-vous, il est aphrodisiaque !